Déclaration de Socialist Fight sur les bombardements de la Syrie

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11/10/2015 by socialistfight

Déclaration de Socialist Fight sur les bombardements de la Syrie

10/10/15

https://socialistfight.com/2015/10/11/socialist-fight-statement-on-the-bombing-of-syria-10-10-15/

Syria’s president Bashar al-Assad: targeting of Syria shows Moscow gives priority to strengthening Damascus against near enemies rather than striking Islamic State. Photograph: Sana via Reuters

Le président syrien Bachar al-Assad:

Le ciblage de la Syrie montre que Moscou donne la priorité au renforcement de Damas contre les ennemis proches plutôt que de frapper l’État islamique. Photo: Sana via Reuters

Nous nous opposons sans équivoque au bombardement impérialiste de la Syrie et d’Irak pour soi-disant vaincre l’EI, défendre les Kurdes ou autres nationalités ou pour toute autre raison qu’ils pourraient donner. Nous reconnaissons, comme toujours que le principal ennemi se trouve chez nous, et nous sommes pour la défaite de notre propre classe dirigeante dans cette guerre. Nous savons que l’impérialisme mondial dominé par les États-Unis est l’ennemi de la classe ouvrière mondiale et des opprimés et que tout bénéfice “humanitaire” à court terme qui pourrait résulter des opérations de bombardement pour les droits des minorités kurdes ou autres, seule cache les objectifs stratégiques à long terme de l’impérialisme dans cette région et partout ailleurs.

Ce but est de renverser tous les gouvernements et les mouvements qui présentent la moindre opposition à la domination de leurs sociétés finances et de grandes compagnies transnationales mondiales qui leur sont alliées.

En ce moment, les objectifs stratégiques sont ceux d’un changement de régime pour prendre le contrôle de la Syrie, l’Iran, la région du Donbass de l’Ukraine, le Venezuela, les Etats ouvriers déformés de Cuba et de la Corée du Nord et, finalement, le changement de régime et la subdivision (break-up) de la Russie et de la Chine.

Mais la confusion monte dans une situation où l’évolution des situations est rapide et où les armées parrainées par les US ne parviennent pas à se comporter selon leurs plans. Cela provoque des «contrecoups» et l’allié d’hier devient l’ennemi d’aujourd’hui.

Cela a été, à plusieurs reprises, leur histoire avec les milices fondamentalistes parrainées par la CIA en Afghanistan, en Libye et ailleurs au Moyen-Orient et Afrique du Nord. Les alliés moudjahidines en Afghanistan contre les Soviétiques sont devenus les adversaires talibans et d’Al-Qaïda de la guerre américaine contre le terrorisme après le 9/11 2001. Les djihadistes US sponsorisés en Libye et la Syrie sont devenus les adversaires de l’EI là-bas et en Irak et en Syrie. Quand L’EI a émergé il a été initialement soutenue par les Etats-Unis et Israël pour renverser Assad, mais il a développé son propre ordre du jour. Il veut construire un Califat à l’échelle de la région, y compris la province riche en pétrole kurde de l’Irak et la Syrie kurde. Bien que soutenu par la Turquie, l’Arabie Saoudite et d’autres régimes réactionnaires du Golfe, il est venu tout de même en conflit avec les intérêts stratégiques et économiques américains dans la région.

La montée du fondamentalisme islamique comme les talibans, Al-Qaïda et l’EI est fondamentalement causée par la nature réactionnaire de l’impérialisme lui-même et par ses méthodes de défense et par l’expansion de ses influences. Toutefois, la montée de la réaction islamique fondamentaliste en Afghanistan dans les années 1980 et dans le Moyen Orient et en Afrique du Nord -car c’est en partie une conséquence des méthodes bureaucratiques et réactionnaires de la lutte du stalinisme contre la réaction. Comme est apparu historiquement dans les états ouvriers dégénérés et déformés et dans les pays nationalistes bourgeois semi-coloniaux. Il n’existe pas de tentative politique pour libérer les paysans et les femmes opprimées de la domination des propriétaires terriens et de la misogynie des mollahs. Les bombardements de masse aveugles provoquent de grandes pertes civiles et consolident leur emprise sur eux.

Tant, historiquement, le stalinisme et nationalistes bourgeois sont «anti-impérialistes» par nécessité seulement quand ils sont attaqués économique ou militaire, soit directement par l’impérialisme lui-même ou par ses forces proches (proxy). Joseph Staline a lancé cette idéologie «anti-impérialiste» dont l’apogée fut le bloc “antifasciste » avec Roosevelt et Churchill lors de la guerre. L’essence de cette alliance de type du front populaire était d’empêcher la victoire des révolutions après la Seconde Guerre mondiale comme on l’a vu lors de la révolution russe, après la Première Guerre mondiale. L’objectif des luttes de ces forces est toujours d’éviter une lutte politique définitive avec l’impérialisme lui-même et de chercher le meilleur accord avec lui. Ils cherchent à persuader l’impérialisme qu’ils seront ses meilleurs représentants régionaux si seulement ils sont autorisés à:

  1. avoir la latitude de profiter de leurs propres privilèges corrompus dans le cas des régimes staliniens restants, à Cuba et en Corée du Nord. Les frères Castro à Cuba et Kim Jong-un en Corée du Nord continuent de chercher un accord avec l’impérialisme qui puisse maintenir leurs privilèges tout en ne conduisant aucune lutte mondiale contre eux. Néanmoins, nous défendons les gains des travailleurs et des opprimés dans ces Etats ouvriers déformés et pour se battre pour des révolutions politiques et non sociales là bas.
  1. La bourgeoisie semi-coloniale cherche aussi un accord avec l’impérialisme pour leur permettre d’exploiter leur propre classe ouvrière et les peuples opprimés à leurs propres conditions en alliance étroite avec l’impérialisme mondial. Assad, Poutine et les dirigeants du Donbass cherchent un accord avec l’impérialisme afin de vendre les luttes qui en ce moment pèsent sur eux.

Seulement le trotskisme révolutionnaire a un programme cohérent de lutte et une idéologie mondiale intégrale pour vaincre l’impérialisme à l’échelle mondiale; ce programme est la révolution permanente alliée avec le Front uni anti-impérialiste comme une seule stratégie cohérente. Notre anti-impérialisme n’a rien en commun avec l’anti-impérialisme stalinien, bourgeois et petit-bourgeois du tiers monde qui cherche seulement ses propres privilèges nationaux et régionaux. Ceci est fondamentalement opposé à la mobilisation de la classe ouvrière comme force mondiale capable de renverser le capitalisme par la révolution mondiale, qui est la seule solution ultime à tous les problèmes nationaux.

La révolution permanente que a été théorisé par Trotski après 1927 et le Front Uni anti-impérialiste tel qu’élaboré par le Kominterm révolutionnaire jusqu’à 1922, sont unis dans le Programme de Transition et la méthode qui en découle, comme indiqué par Trotski en 1938.

Il resort clairement de cette analyse que, si nous devons soutenir Assad et la Russie contre l’impérialisme et ses marionnettes, l’approche de l’intégrisme islamique est tellement bureaucratique et brutal qu’il n’y a aucun espoir que, en ce moment, Assad puisse gagner l’adhésion de la population sunnite rurale.

Quelle est la situation politique actuelle?

Le déploiement par la Russie des avions de guerre, des systèmes de missiles, des chars et des transporteurs de troupes blindés a radicalement changé la forme du conflit sur le terrain en Syrie et a intensifié la pression politique destinée à réconcilier les gouvernements occidentaux et arabes avec le président Bachar al-Assad.

Les frappes aériennes de la Russie ont modifié la situation parce qu’ils ont été faites contre les sites où les forces militaires syriennes sont sous la pression des insurgés anti-régime liés à Jabhat al-Nusra qui est en coopération avec al-Qaïda, ou les lieux d’hébergement et de concentration de combattants rebelles tchétchènes venant de Russie.

Ce ciblage stratégique montre que Moscou donne la priorité au renforcement de Damas contre ses ennemis proches plutôt que de frapper l’État islamique. En outre, en frappant al-Nusra et ses alliés, qui ont le soutien de la Turquie, l’Arabie saoudite et le Qatar, la Russie a clairement fait savoir que al-Qaïda n’est pas hors-limites (immune) et ne peut être considérée comme faisant partie du camp des «modérés».

Selon Michael Jansen dans le Irish Times le 5 octobre 2015:

La participation de la Russie coïncide avec des changements clés dans les positions des gouvernements arabes et occidentaux. Les purs et durs dans le camp anti-Assad sont la Turquie, l’Arabie Saoudite, le Qatar, la France, la Coalition nationale expatrié et des groupes d’insurgés. La semaine dernière, cependant, à la suite d’une réunion à Moscou avec le président russe Vladimir Poutine, son homologue turc Recep Tayyip Erdogan a concédé qu’Assad pourrait être impliqué dans les négociations de transition. Elle a été ensuite rejeté par le Premier ministre, Ahmet Davutoglu, architecte de la campagne anti-Assad de la Turquie, de plus en plus impopulaire, lancée en 2011.

Sous pression pour mettre fin à la guerre syrienne, devant la crise des réfugiés en Europe, les États-Unis, le Royaume-Uni et d’autres pays européens se sont déplacés du camp extrémiste. Les États-Unis et la Grande-Bretagne soutiennent que Assad ne peut pas “faire partie de l’avenir de la Syrie”, mais n’est pas obligé de démissionner avant que les négociations sur une transition commencent.

La chancelière allemande Angela Merkel parle des pourparlers avec “beaucoup de protagonistes”, y compris Assad, les Etats-Unis, la Russie, l’Iran et l’Arabie saoudite. Cela place l’Allemagne entre les États-Unis / Royaume-Uni affaiblis et le camp pro-Assad qui se compose de la Russie, l’Iran, le Hezbollah du Liban, l’Irak et l’Egypte. La semaine dernière, l’Irak a formé un centre de commandement conjoint avec la Russie, Syrie et l’Iran pour partager des données sur l’EI. [1]

  1. Pas de appui au bombardement impérialiste de l’EI en Syrie!
  2. Soutient critique à l’aide militaire russe à Assad!

Note

[1] Michael Jansen: l’Occident et les Etats arabes sont contraints de repenser Assad. L’action militaire de Moscou met la pression politique sur les autres intervenants, http://www.irishtimes.com/news/world/middle-east/west-and-arab-states-being-forced-to-rethink-assad-1.2379834#utm_sguid=159148,2f34bf83-2946-14c4-8f93-e8e077bfee23

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